Katleen Charlotte Strain ~ Delicious Lullaby[validée]

Mademoiselle :

Nom :Strain
Prénom : Katleen Charlotte
Surnoms :Dyslexia, Keyes, la femme au chapeau and so on.
Âge : 19 ans
Sexe : Masculin
Nationalité :Anglaise
Rang : Storm In A Teacup
Groupe souhaité :Commençons par un peu de civilité

Dis-moi qui tu es et je te dirai... Qui tu es.

Physique : Katleen Charlotte Strain est une personne plutôt menue mais pas pour autant au bord de l’anorexie. Des cheveux châtains foncés bouclant à leurs extrémités encadrent son visage ovale et s’arrêtent un peu plus bas que ses épaules. Elle aurait rêvé une bouche pulpeuse, mais non, ce ne sera que lèvres fines. Un grain de peau assez pâle, un nez fin et des yeux noisette viennent agrémenter le tout. Pour le reste de son anatomie, Katleen est une personne grande, mesurant un mètre soixante quatorze et plutôt filiforme mais cela ne l’a jamais complexée. D’ailleurs -physiquement- Katleen n’a jamais éprouvé de complexe malgré plusieurs défauts physiques apparents. En somme : personne lambda. Des détails de sa physionomie qui ne vous échapperez pas ? Comme nombre de jeunes filles de son époque, Mademoiselle Strain a les oreilles percées. Elle a aussi un défaut de dentition faisant se chevaucher quelques unes de ses dents mais ne gâchant en rien l’harmonie de son visage ainsi qu’une tâche de naissance sur la main droite. Son style vestimentaire n’est pas le plus recherché mais elle aime ce qu’on appelle « la mode » et a un faible pour les robes, pantalons larges et surtout pour… Les chapeaux. Elle use souvent de grimaces et moues pour montrer ses sentiments, certaines assez invraisemblables et vite agaçantes.

Caractère : Katleen se distingue par son absence complète de compétitivité, elle n’a jamais éprouvé le besoin de se sentir « grande première » et c’est ce principal trait de caractère qui peut la rendre vite agaçante. Très vite. Elle a l’art de tout encaisser dans un sourire sans forcément témoigner d’émotions et d’un coup vous titiller sur votre plus grande faiblesse d’un ton badin. Cette progéniture de la Wammy’s House à défaut de savoir lire et écrire possède un don aigu pour l’analyse et l’observation. Comme nombre de ses congénères à fort QI, elle peut lire en presque n’importe quel individu comme dans un livre ouvert. Tout est prétexte à l’analyse : le ton de la voix, la posture, les mimiques et autres tics du langage. Tout passe sous l’œil rusé de la demoiselle. Elle a aussi un petit goût malsain pour la provocation mais qu’elle n’use pas à tord et à travers. Il faut qu’elle sente que le jeu en vaut la chandelle, elle ne s’abaissera jamais aux jeux d’esprits avec des personnes dont elle sait d’avance qu’ils ne pourront que subir et encaisser. Elle a su dès son plus jeune âge se construire un monde dont elle est la seule à connaitre le secret et se réfugie dès qu’elle le peut à l’intérieur lui permettant ainsi de rester de marbre dans la plupart des situations ayant mal vécu dans sa jeunesse son handicap qu’était celui de la dyslexie. Il est très rare de la voir en colère ou triste et elle traine toujours avec elle un faible sourire qui peut passer pour de la rêverie pour certains ou de la moquerie pour d’autres. Elle ignore la plupart du temps le monde autour d’elle, mis à part les rares personnes qu’elle connait depuis longtemps et avec qui elle est des plus agréables. Véritable spectacle ambulant, elle offre à ses rares connaissances grimaces, éclats de rire et réflexions tout à fait hors contexte. On pourrait presque dire qu’elle vit hors de notre temps. Ne se souciant ni du regard des autres ni de leurs remarques parfois acerbes.

Désinvolte.

Pour une raison inconnue, Katleen est une amoureuse de ces rondelles rondes que l’on met sur la tête et n’a jamais la tête découverte. Si elle ne porte pas chapeau ou béret, il faut commencer à s’inquiéter. Elle possède aussi, comme dit plus haut, un sens de l’analyse hors pair associé à une mémoire visuelle et auditive des plus surprenantes. Elle a une tendance à répéter plusieurs fois une même action. Enfin, il ne faut pas l’oublier, cette fille sortant de Wammy’s House, elle est comme la plupart des orphelins de cette institution, un successeur potentiel de L.


You can believe it or not, but this is her story...



- Dyslexia, monsieur Roger te demande.

Katleen Charlotte Strain et sa camarade de chambre levèrent les yeux du dernier « Vogue » spécial mode pour observer la personne chargée de l’autorité dans leur étage. Katleen qui avait pris l’initiative de tenir le magazine, le passa à son amie et se déroula lentement, quittant par la même occasion son lit. Un mètre soixante quatorze sur talons. Elle réajusta son chapeau melon gris et tira sur son débardeur d’un geste mécanique sous le regard de la « gouvernante ».

- Dépêche-toi un peu.

La jeune adulte qui faisait face à la femme, se retourna vers son amie et lui fit un léger sourire :

- Je reviens tout de suite. Tu veux bien m’attendre pour continuer ?
- Pas de problème, à tout de suite.

Elle sortit de la chambre accompagnée de la gouvernante et fit quelques pas dans le couloir à ses côtés :

- Je peux y aller seule. Je commence à connaître le chemin.

La femme n’émit pas d’objection et Katleen continua son trajet jusqu’au bureau de Roger, seule.

Elle aurait presque pu faire ce chemin les yeux fermés. Elle connaissait le moindre recoin de la Wammy’s House. De la bibliothèque au réfectoire. D’ailleurs, sa vie aurait pu se résumer à ces deux mots : Wammy’s House. Aussi loin qu’elle puisse se souvenir, elle avait toujours vécu ici, avait toujours eu la même chambre, d’abord seule puis avec son amie et avait toujours recraché les choux-fleurs du réfectoire.

Elle arriva devant les portes en bois massif du bureau de Roger. Elle fit claquer les bretelles qui maintenaient son large pantalon gris, frappa cinq coups contre le bois et entra. Roger était installé à son bureau. Elle s’avança vers le meuble mais resta debout, la pièce ne contenant pas de chaises.

- Vous m’avez fait appeler Roger ?

Question rhétorique et plus qu’inutile mais cela la caractérisait bien. La futilité. Il la dévisageait et elle sentit son regard s’arrêter sur son chapeau. Garder un chapeau dans un endroit fermé n’était pas poli, mais la politique de Wammy’s House permettait ce genre de fantaisies. Une idée brillante de Watari. D’après lui, laisser une grande liberté aux orphelins à la Wammy ne pouvait que leur être bénéfique. Et Katleen n’allait pas le contredire. Roger qui venait de joindre ses mains lui répondit :

- Oui, effectivement. Tout d’abord, bon anniversaire.

Elle resta neutre à l’intention de Roger mais esquissa un sourire moqueur. En général, on ne convoquait pas un orphelin de Wammy’s House juste pour lui souhaiter joyeux anniversaire. Et elle avait raison. Après un temps d’arrêt, l’homme reprit :

- Maintenant que tu es adulte, il faut que nous définissions ton projet. Il serait judicieux que tu rejoignes Scotland Yard dans un premier temps…

Elle ricana de façon peu élégante et répondit assez rapidement à son interlocuteur :

- Vous savez très bien que je ne pourrai pas passer d’examens écrits.
- Nous avons les moyens de te dispenser d’examens. Ta dyslexie n’est pas une excuse pour tout.

Elle entrouvrit la bouche pour laisser échapper une réponse mais elle ne fit que brasser de l’air. Elle aurait voulu répliquer, dire qu’il avait tord. Il avait balancé la vérité avec tellement de facilité que Katleen n’avait rien pour argumenter. Alors elle fit un constat sans faux-semblant :

- Je n’ai aucunement envie d’entrer dans une organisation policière ou une cellule d’enquête. Succéder à L ne m’intéresse pas.

Et c’était vrai. Succéder L. Être son remplaçant.



Elle n’avait jamais voulu prendre sa place. Cela n’avait jamais été un but ni une ambition. Elle n’avait jamais compris cette lutte pour la succession. L était ce qu’il était. Le mot successeur ou héritier n’avait pas sa place. On ne pourrait de toute façon jamais le surpasser.

Elle avait été une des premières à fouler la terre sacrée Wammy’s House. Elle avait vu arriver tous les orphelins : Linda, Mello, Matt, Near… Elle les avait tous vus évoluer. Elle avait assisté à toutes les disputes, entendu tous les chagrins, tous les rires, séché pas mal de larmes. Son statut de doyenne, de pionnière, sa chambre, ses amis, toute sa vie était contenue entre les murs poussiéreux de la Wammy. Elle ne voulait décidemment pas que sa vie ne se résume qu’à une tâche : celle de lutter contre « les siens » pour devenir successeur de L. D’ailleurs elle savait pertinemment qu’elle n’était pas la favorite, elle n’avait jamais montré d’ambition particulière et n’était pas une fille compétitive. De plus sa dyslexie avait été un handicap et un sujet de critique permanent à la Wammy’s House. Le corps professoral présent à l’institut ne comprenait pas la décision radicale de Watari de la garder à Wammy’s House. Elle avait tout entendu :

« Mais voyons Roger, Watari possède plusieurs orphelinats, pourquoi Wammy’s House ? Elle n’a pas les capacités, nous perdons notre temps avec cette gamine… »





Les plus vils orphelins aimaient l’appeler « retardée », elle n’avait été une ombre pour personne pour la succession. Alors pourquoi Roger s’entêtait-il dans ce projet ambitieux ? Pourquoi ne voulait-il pas voir l’échec de son entreprise en face ?

- Pourquoi ne pas me garder à Wammy’s House ? Je pourrais m’occuper des futurs orphelins.
- Nous savons tout deux que tu n’as pas les capacités pour cela.

C’était la première fois qu’elle entendait un propos aussi vexant de la part de Roger. Cet homme qui d’habitude était si prévenant et compréhensif venait de lui offrir la plus grande humiliation de sa vie. Elle tenta de cloisonner son esprit dans cette petite pièce qui lui servait d’escapade et de rêveries en temps normal mais elle en fut incapable. Elle sentit le rouge lui monter et aux joues et elle eut une profonde inspiration pour contenir le flot de paroles ordurier qui lui venait à l’esprit. Elle enleva lentement son chapeau pour le déposer sur le bureau de Roger et partit de la pièce en silence en fermant la porte dans un claquement qui résonna dans tout le rez de chausée. Roger soupira, cela était essentiel pour « la suite ».

Elle ne retourna pas dans sa chambre, elle ne salua aucun de ses camarades. Elle était partie sans cérémonie.

Tokyo, Japon
2009

Les choses avaient été beaucoup plus faciles qu’elle ne le pensait. Elle n’avait pas eu de problème d’argent et avait trouvé un petit boulot en tant que serveuse dans une ville voisine de Winchester. Elle était même très généreusement payée pour ce qu’elle faisait. Elle ne doutait pas que la sainte organisation de Wammy’s House y était pour quelque chose.

Et puis un jour, elle le vit. Cette annonce de L à la terre entière. Etrange ? Plutôt oui, sachant que ce « spot » n’avait été diffusé qu’au Japon. Encore une brillante idée de Watari. Il n’en fallut pas plus à Katleen pour rejoindre le nouveau terrain de jeu de la bande des orphelins qu’était le Japon. Ce qu’elle y ferait ? Elle ne le savait pas encore. Elle n'était rien de plus qu'une orpheline en dehors de la sainte institue de la Wammy's House, son intelligence était un atout mais qu'elle devait garder pour elle le plus longtemps possible. Elle se présenterait en tant que civile le temps de déterminer son rôle dans l'engrenage infernal de la chasse à Kira.

Pour la première fois, elle eut cette envie de prouver qu’elle était « plus que ça ».